Le carottage

Le carottage est le prélèvement d’un échantillon du sous-sol terrestre ou des fonds sous-marins, obtenu à l’aide d’un tube appelé carottier que l’on fait pénétrer dans le sous-sol. L'échantillon que l’on obtient s'appelle une carotte (par analogie avec la racine de la plante du même nom, la carotte).

La carotte est ainsi composée de particules qui se sont déposées par gravité au fil du temps (=processus de sédimentation), et qui vont former une superposition de différentes strates (=couches) sédimentaires.

Parmi ces sédiments, on va pouvoir par exemple étudier le plancton. Le plancton vivant dans l'océan a des caractéristiques particulières qui témoignent de l'environnement dans lequel il vit. Quand il meurt, le squelette du plancton animal tombe sur le sol de la mer, sur la couche la plus récente.

L’analyse totale de la stratification de la carotte va ainsi permettre de déduire sur un site donné et sur une période donnée : la température, l'acidité des océans, le magnétisme, etc.

Sources : Ifremer (Le carottage à bord des navires : Pourquoi ? Comment ?) , Wikipédia et Centre de carottage et de forage national

Aline Govin, chercheuse CNRS au LSCE, raconte le processus de carottage de l'extraction du sédiment jusqu'à son stockage. Elle présente aussi différents appareils océanographiques : le Calypso, le CASQ, la carottier d'interface (ou multicore) et la rosette (ou CTD).

Film photographique et sonore réalisé par le collectif Inflexion

Les différentes étapes entre l’extraction de la carotte et l’analyse du sédiment 

Cette partie est constituée d'une recension d'éléments issus du journal de bord et de réponses adressées aux enfants des écoles qui ont participé au projet ACCLIMATE.

Le découpage

Il y a plusieurs étapes de découpe. Tout d’abord, une fois que le tube en plastique (le liner) est retiré du carottier et déposé sur le pont, il est découpé tous les 1,50 mètres avec un coupe tube.

Extraction du liner

Le quart 4-8

numérote

et découpe la carotte

(...) Découpe des tronçons dans le sens de la longueur pour créer deux demi-tronçons (une demie-section « archive » de référence et une demie-section de travail pour les analyses) – Emballage, conditionnement des tronçons – Passage au banc GEOTEK/MST – Et stockage dans le container réfrigéré (« reefer ») qui emmènera toutes ces carottes vers le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, à Gif-sur-Yvette.

Découpe d'un tronçon de carotte Calypso

Ensuite, on coupe le sédiment à l’intérieur une nouvelle fois avec le fil de pêche (…) fixé sur deux poignées, car on essaie de le toucher le moins possible avec du métal. En effet, cela contaminerait le sédiment avec des éléments extérieurs, ce que l’on veut absolument éviter car cela fausserait les analyses, en particulier des différents éléments chimiques constituant le sédiment.
Ensuite, chaque section est coupée en deux dans le sens de la longueur, avec des scies qui ne coupent là encore que le plastique extérieur.

Et voilà le sédiment prêt à être étudié ou emballé !

Quand allez-vous étudier ces sédiments ?

Après le découpage de la carotte en portions de 150 cm, les premiers prélèvements et les premières analyses sont effectuées. Cela commence par l'aspect et la couleur. Le bateau dispose de plusieurs machines qui permettent de mesurer différents paramètres. L'opération a déjà commencé. Les équipes sont à pied d'œuvre. Néanmoins, les analyses les plus importantes auront, elles, lieu en France. Il faudra donc attendre que les sédiments, conservés dans un container réfrigéré, arrivent par bateau. Cela peut prendre quelques mois. (Extrait de la réponse aux élèves de CP-CE1 de l’école Saint Maur à Osaka, 1^er mars)

Comment allez-vous faire pour ramener les carottes en France pour continuer à les étudier ?

Nos sections conditionnées doivent effectivement pouvoir arriver sans encombre en région parisienne, on parle là de plusieurs tonnes de matériel. L'ensemble des sections en outre doit être conservé à 4 degrés Celsius. Heureusement la logistique contemporaine a une solution à bien des difficultés. L'ensemble de nos échantillons est rangé dans un "Reefer", contraction de refrigerated-container (container réfrigéré).  En voici quelques photos du processus.

L'ouverture des portes, pas toujours commode !

Le chargement demande un travail collectif !

A l'intérieur tout est soigneusement rangé !

Voilà pour une première étape, ensuite cela devient très simple... Le "reefer" va voyager comme n'importe quel reefer. Déchargé à Walvis Bay en Namibie, il a déjà son billet de porte-container réservé pour aller au Havre.  Là il sera chargé sur un camion et acheminé à Gif-sur-Yvette, à la carothèque, l'excellente carothèque, du LSCE. L'arrivée du reefer sera tout un événement !

(Extraits du journal de bord du 14 mars, de la réponse adressée aux élèves de CM1-CM2 de l'école Etienne Tailhan à Palaiseau le 14 mars, ainsi que d'une réponse à un visiteur). 

Pour comprendre à quoi sert l’extraction des carottes et ce qu’on apprend grâce à l’étude des sédiments ? Cliquez ici