Comment les sites de carottage sont-ils choisis ?
La zone géographique et la profondeur des sites de carottage sont définies en fonction des questions scientifiques posées.
Dans le cas du projet ACCLIMATE, il s’agissait de combler le manque de données sur les changements de circulation océanique et de propriétés des masses d’eau dans l’Atlantique Sud entre 30 et 55°S. Cet objectif nous a amené à chercher des sites situés à différentes profondeurs, de manière à reconstruire l’évolution de la structure verticale des masses d’eau. Un autre élément déterminant le choix des sites de carottages est la résolution temporelle visée. Dans le cas du projet ACCLIMATE, l’objectif était d’identifier des sites caractérisés par des taux de sédiments de sédimentation supérieurs à 5 cm/mille ans, de manière à produire des enregistrements de résolution temporelle suffisamment élevée.
La 1ère phase de sélection des sites de carottages se fait à terre en fonction des données issues de campagnes océanographiques précédentes. La 2ème phase de sélection des sites s’effectue à bord, à l’aide d’instruments embarqués sur le navire : le sondeur de sédiments et le sondeur multifaisceaux. Le sondeur de sédiments fournit une image de la colonne sédimentaire et permet ainsi d’évaluer l’épaisseur des couches de sédiment et de vérifier que ces couches ne présentent pas de remaniements ou de surfaces d’érosion visibles. Le sondeur multifaisceaux permet de visualiser la bathymétrie, c’est à dire la topographie sous-marine, à une résolution beaucoup plus fine que celle des cartes bathymétriques existantes.
Les sites de carottage de la campagne
Exemple de vues géographiques obtenues avec SIS pendant la campagne MD203_ACCLIMATE. La trajectoire du navire peut être observée (en haut) ainsi que les données relatives à la colonne d’eau
Exemple de profil sédimentaire obtenu durant la campagne MD203_ACCLIMATE
La suite de cette page a été réalisée en recensant l’intégralité des éléments évoqués sur ce sujet dans le journal de bord, ainsi que dans les réponses adressées aux enfants des écoles qui ont participé au projet ACCLIMATE.
Comment choisissez-vous les lieux où vous prélevez des carottes?
C’est notre chef de mission, Claire, qui a décidé de la région où se déroule la mission : une région où les données disponibles sont peu nombreuses, probablement parce qu’il est assez difficile de l’atteindre et d’y carotter à cause des conditions météorologiques. C’est une région importante parce que c’est la porte d’entrée (et de sortie) principale du bassin Atlantique. Nous soupçonnons que ce qui s’est passé ici est important pour comprendre les changements climatiques et océaniques plus près de chez nous, dans le Nord du bassin Atlantique. (Extrait de la réponse à l'école Roger Ferdinand à Palaiseau, 15 mars)
Le sondeur à sédiments
Anaël : Est-ce que la carotte si elle cogne un rocher va se casser ?
Oui tu as tout à fait raison et c’est pour cela que le choix de l’emplacement du carottage est important. Nous disposons d’un sondeur qui permet de repérer les rochers pour ne pas risquer de casser le carottier ou de rater le carottage. Cela nous permet également d'identifier les zones où les sédiments sont les plus intéressants. (Extrait de la réponse à la classe de CPB de l’école Ouche Dinier à Rezé, 4 mars)
Nous disposons à bord d’un sondeur à sédiments. Il s’agit d’un appareil qui émet des fréquences sonores, capables de pénétrer le sédiment et d’être réfléchies. Ces ondes sonores réfléchies sont captées par une antenne à bord du bateau, la nature de l’onde permet de représenter les couches de sédiment. (Extrait du journal de bord du 16 mars)
Capture d’écran du sondeur à sédiments
Sur cette figure on peut observer les différents systèmes tectoniques-sédimentaires, tentative d’explication, très simplifiée.
Le sondeur multifaisceaux
Nous sommes arrivés sur site vers 7h00, a commencé alors le « survey » qui consiste à faire des transects, en observant l’écran du sondeur multifaisceaux afin d’identifier un endroit présentant des caractéristiques prometteuses de sédiments de qualité. (Extrait du journal de bord du 6 mars)
Une autre image, celle non pas obtenue avec le sondeur à sédiment mais avec le sondeur multifaisceaux. Nous espérons que vous y verrez le volcan sous-marin ! (Extrait du journal de bord du 16 mars)
Pour en savoir plus sur les sondeurs multifaisceaux, cliquer ici.
